Trouver son pourquoi d’entrepreneur

Vous ne pouvez espérer tenir un objectif sans avoir d’abord trouvé votre source de motivation. On appelle cela « trouver son pourquoi ».

Pour entreprendre et réussir, il faut savoir identifier son projet et poser ses objectifs. Nous avons vu que pour gagner en clarté, et ainsi en efficacité, vous pouvez recourir à la méthode S.M.A.R.T.

Celle-ci vous permet de retenir un objectif répondant à cinq critères :

— être spécifique,

— être mesurable,

— être atteignable,

— être réaliste,

— être temporellement défini.

Néanmoins, la clarté dans l’énonciation et la définition d’un projet ne saurait à elle seule être un gage de réussite.

Pourquoi ?

Si l’être humain a besoin de méthodes pour l’aider dans son parcours professionnel ou dans son chemin de vie, il a aussi, et presque surtout, besoin d’être et de rester motivé.

Les méthodes que nous avons vues (voir également la loi de Pareto) vous permettent de continuer à être motivé en vous offrant une possibilité de schématiser vos attentes et vos actions. Un véritable guide appréciable dans la prise de toute décision.

Mais peut-on également schématiser les mécanismes qui font naître notre motivation, notre pourquoi ?

Les neurosciences sont une aide précieuse pour connaître les mécanismes qui régissent notre comportement.

Et certains grands leaders ont tellement surpris par l’ampleur de leur réussite qu’ils ont poussé des chercheurs à analyser quels avaient été leurs facteurs de réussite.

Étaient-ce des compétences extraordinaires, des moyens exceptionnels pour concrétiser leurs projets ?

Des techniques de communication redoutables pour parvenir à fédérer autant de personnes autour de leurs idées ou leurs produits ?

Ont-ils manipulé les foules ?

Simon Sinek s’est attaché à étudier trois grandes figures de ce monde : Steve Jobs, Martin Luther King et les frères Wright.

Ses analyses l’ont amené à identifier trois caractéristiques communes aux grands leaders.

Leur mode de pensée, leur mode d’action et leur mode de communication possèdent des points communs tels qu’il est persuadé de pouvoir en déduire un schéma de modélisation.

Et après avoir analysé l’histoire de chacun de ces leaders, il parvient à mettre en évidence qu’ils suivent la même logique autour de trois questions : le pourquoi, le comment et le quoi. Ces trois questions constituent le cercle d’or. (Golden Circle) 

Réussir à répondre à ces trois questions c’est savoir :

  • définir votre quoi (what), c’est-à-dire ce que vous proposez, mais en mettant ce quoi au service d’une cause susceptible de rencontrer et toucher son public,
  • comment se différencier (how). Dans cette perspective, il vous est demandé de parvenir à mettre en avant une caractéristique constante de ce que vous proposez.
  • Définir votre pourquoi (why): votre pourquoi vous permettra de convaincre. Y compris vous. Et ainsi de rester motivé.
Le Golden Circle selon Simon Sinek

Comprendre la notion de pourquoi

Ici, Simon Sinek nous oblige à nous poser la question en termes de « but à atteindre ». Pour y répondre, nous sommes contraints de nous livrer à une véritable introspection.

De plonger en nous pour identifier ce qui nous pousse réellement à agir. En quoi croyons- nous ?

Pourquoi nous levons-nous chaque matin ?

Cette dernière question peut sembler banale, mais elle ne l’est pas. Si nous ne sommes pas capables de répondre autrement que par une évidence, comme se lever pour aller travailler, pour emmener ses enfants à l’école, pour prendre un cours de yoga, etc., c’est que nous sommes incapables de donner à nos actions une légitimité impactante.

Pour avoir le « pourquoi » d’un leader, nous devons être capables de trouver un sens qui présente un intérêt pour les autres.

Cela inverse notre perception de la communication. Elle part de l’intérieur pour aller chercher les gens à l’extérieur.

Notre communication affirme nos valeurs et recherche l’adhésion à ces valeurs.

L’acte d’achat est avant tout conditionné par cette adhésion. C’est elle l’élément moteur.

Savoir susciter l’émotion est un élément du leadership.

Simon Sinek dans une vidéo de 2009 explique que la partie du cerveau qui contrôle la prise de décision ne contrôle pas le langage et que dès lors l’individu n’est pas capable d’expliquer de manière rationnelle une réticence à un projet dont il a pourtant compris la portée et les informations principales, et ce, alors qu’il juge objectivement ce projet recevable. Le rôle joué par la partie limbique du cerveau justifierait cette apparente irrationalité.

Ce qu’il est important de retenir, est que Simon Sinek nous demande de clarifier notre pourquoi pour le rendre perceptible aux autres.

L’évolution des neurosciences permet d’affiner sa prise de position.

Comprendre son « pourquoi » avec les neurosciences

Le neurobiologiste Paul Mac Lean a introduit en 1969 une vision de l’organisation neuro-anatomique reposant sur la séparation du cerveau humain en trois cerveaux distincts :

  • un cerveau reptilien, responsable des fonctions vitales de l’organisme (comme la respiration, notre rythme cardiaque, etc.)
  • un cerveau limbique siège de la mémoire et des émotions,
  • un cerveau néocortex siège de la pensée, du langage, de l’imagination et de la conscience.

Le professeur en neurosciences Antonio R Damasio introduit la notion de marqueurs somatiques.

Ces marqueurs ont pour objectif d’attirer l’attention de notre cerveau sur les situations que nous vivons et qu’il juge menaçantes.

Il serait dès lors recherché une alternative pour mettre un terme à la situation anxiogène.

Nos trois cerveaux « ne se la jouent pas perso ».

Ils travaillent ensemble et établissent un dialogue entre raison, émotions et sensations viscérales.

Forbes.fr explique que, selon A. Damasio, « dans la prise de décision, le néocortex, cerveau logique et siège de la raison, consulte le cerveau limbique, siège de la mémoire et des émotions, active un circuit entre le lobe préfrontal et l’amygdale, pour relier la situation actuelle à des situations passées. Le rationnel va chercher un contenu affectif dont il se nourrit pour décider. »

Nous sommes ainsi profondément guidés par nos tripes.

Mais plus intéressant encore en matière de communication : « nos expériences passées conditionnent nos choix ». Elles seront autant de signaux inhibiteurs, véritables freins à l’action.

Qui plus est, la chimie vient également interférer avec nos prises de décision. La sécrétion de dopamine, hormone de la récompense vient influencer nos choix quotidiens selon un principe de calcul des risques et des récompenses résultant des expériences précédentes.

Vous ne pourrez donc pas définir votre pourquoi sans fouiller dans votre mémoire des histoires de vie qui auront eu pour vous de l’importance et qui auront généré des émotions.

À vous de traduire ensuite en mots ces histoires et ces émotions, de les classer par ordre d’importance et d’identifier les termes qui reviennent régulièrement.

Ce sont ces termes qui vous définissent. Qui vous disent qui vous êtes et ce qui vous anime.

Vous êtes la résultante d’actions passées ayant induit un schéma de récompense et un score interne de gains et de pertes comme l’explique Stan Floresco, soumis à une joute intérieure entre la raison et le plaisir.

Le biologiste Henri Laborit déclare que « L’homme est doté d’un programme biologique de survie qui lui faire fuir le stress et chercher en priorité le plaisir ». 

Vous aurez donc compris que votre pourquoi devra être associé à des émotions ayant généré du plaisir plutôt qu’à des situations conflictuelles, même si ces situations conflictuelles peuvent avoir modifié votre perception des choses et être à l’origine d’un pourquoi source de plaisir.

Quelques éléments clefs pour vous aider à définir votre pourquoi

Définir votre pourquoi vous demandera :

  • de savoir l’énoncer de manière simple, claire, en des termes qui traduisent cette rencontre avec vous, vos émotions, vos expériences passées comme nous l’avons vu plus haut,
  • de privilégier un pourquoi que vous pourrez mettre en action,
  • de travailler votre pourquoi pour qu’il soit en phase avec celui des autres : un pourquoi centré sur vos seules préoccupations aura peu de chance de fédérer des gens autour de vous.

Isoler des histoires qui vous racontent n’est pas simple. Vous êtes la résultante de vos expériences passées, heureuses ou malheureuses, et il vous faudra choisir celles qui sont le plus chargées en émotions pour vous.

N’hésitez pas à les raconter à votre entourage, encouragez-le à prendre des notes. À vous dire ce qui se dégage de votre manière de vous exprimer. Demandez-lui de vous raconter ce récit qu’il fait intérieurement de vous. Imprégnez- vous de ce récit. Demandez-vous si ce récit est impactant pour quelqu’un d’autre que vous. Travaillez jusqu’à ce qu’il le soit.

Car cela est la clef : vous faites quelque chose afin de générer une impulsion, un mouvement, une adhésion.

Ce « afin de » inspirera les autres et les amènera à agir dans votre sens. Cela peut être de contribuer à la valorisation de votre marque par un commentaire sur les réseaux sociaux, un partage de vos posts, une recommandation de vos produits à son entourage, ou plus simplement l’acte d’achat.

En théorie, ce « pourquoi » n’est pas dénué d’un certain altruisme.

En pratique il s’agit avant tout de vous définir dans votre communication à travers des valeurs qui peuvent toucher les autres et de fonder votre motivation sur autre chose que des éléments matériels, liés à la raison.

Entreprendre et rester motivé sera infiniment plus facile si votre objectif traduit un élan vital.

Bergson définit l’élan vital comme une tendance créatrice de la vie, qui se développe à travers les organismes particuliers, assure la continuité de l’espèce et engendre l’évolution des êtres.

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