Multipotentialité : une richesse pour l’entrepreneur.

Multipotentiel : de quoi parle-t-on ?

Sonia Valente dans le magazine Challenge.fr définit la potentialité comme désignant « les personnes qui, poussées par leur curiosité, développent des intérêts divers et nombreux.

Linkedin, dans une de ses actualités, amorce ainsi la discussion autour de ce nouveau phénomène de société :

“Dans le monde du travail, la multipotentialité désigne les personnes qui, poussées par leur curiosité, développent des intérêts divers et nombreux, et des compétences variées sans être spécialistes de quelque chose”, explique Sonia Valente, coach et auteur de “Comment trouver sa place quand on ne rentre dans aucune case”. 

Si en France l’on comprend la notion de multipotentialité comme étant la marque d’une polyvalence de fonctions, la multipotentialité dans sa « version d’origine » a un sens légèrement différent. Ted Ideas worth spreading diffuse « why some of us don’t have one true calling ». Emilie Wapnic confie dans ce talk à son public son anxiété, son mal-être à ne pouvoir mener au bout un projet après des heures d’investissement et de passion. Un engagement qui parfois, pouvait également être financier.

Elle avoue n’avoir jamais pu répondre à la question « Que veux-tu faire plus tard » et en donne la raison :

« Voyez-vous, le problème n’était pas que je m’intéressais à rien ; c’est que je m’intéressais à trop de choses. Au lycée, j’aimais l’anglais, les maths et l’art, je construisais des sites Web, je jouais de la guitare dans un groupe punk, the « Frustrated telephone operator ».

Quand Emilie Wapnic raconte son histoire de personne multipotentielle, elle raconte avant tout le sentiment d’ennui éprouvé dès qu’elle a maîtrisé son sujet, qui l’amène à abandonner. Pour se lancer dans « quelque chose d’autre, quelque chose sans aucun rapport, et j’y plongeais, j’y mettais toute mon énergie, je pensais : « Oui ! J’ai trouvé mon truc » et après j’atteignais une nouvelle fois ce point où je commençais à m’ennuyer. Et finalement, je laissais tomber. Mais après je découvrais un truc nouveau et totalement différent, et j’y plongeais » confie-t-elle avant de poursuivre plus avant sur les conséquences de cet abandon.

« Ce schéma m’a causé beaucoup d’anxiété, pour deux raisons. La première étant que je n’étais pas sûre de comment j’allais transformer tout cela en carrière. Je pensais devoir au final ne choisir qu’une seule chose, renoncer à mes autres passions, et juste me résigner à m’ennuyer. Et l’autre raison de ma très forte anxiété est un peu plus personnelle. J’avais peur qu’il y ait un problème avec cela, et un problème avec moi, puisque je ne pouvais rester fidèle à un sujet. Je m’inquiétais d’avoir peur de m’engager, ou d’être dispersée, ou de me saboter moi-même, effrayée par ma propre réussite. »

Il a fallu beaucoup de temps à Emilie Wapnick pour parvenir à être en harmonie avec elle-même. Elle a créé un espace pour les multipotentiels,  « des personnes de tous âges et de tous horizons qui ont de multiples passions et ne veulent pas être « une seule chose »  et met à leur disposition son blog. Elle a également un groupe sur Facebook.

Son site est devenu une communauté mondiale de dizaines de milliers de multipotentiels.

La multipotentialité est devenue un mouvement pour faire du monde « un endroit plus inclusif, tolérant, créatif et authentique. »

Pour y parvenir selon Emilie Wapnick, le multipotentiel a trois « super pouvoirs » :

  • Sa capacité à synthétiser ses idées et a créé des points d’intersection dans l’expression d’intérêts communs d’où naîtront des idées novatrices. Un « mélange éclectique de compétences et d’expériences »  est un formidable générateur de projets innovants.
  • L’apprentissage rapide. Le mutipotentiel « a moins peur d’essayer de nouvelles choses et de sortir de sa zone de confort ». Le multipotentiel sait également utiliser et transférer ses compétences acquises à l’exploitation d’un nouveau domaine.
  • L’adaptabilité, ce que Emilie Wapnick définit comme « la capacité de se transformer en ce que vous avez besoin d’être dans une situation donnée ».

La définition donnée par Sonia Valente met en exergue une polyvalence de compétences sans spécialisation.

La multipotentialité est un concept qui tend dans cette adaptation à valoriser les « touche-à-tout ».

Pourquoi ? Parce que la définition que l’on peut retrouver dans de nombreux dictionnaires précise que le « touche-à-tout » aborde tous les domaines, mais superficiellement (Larousse)

Dès lors, cette approche a pu sembler inadaptée à une réalité de plus en plus présente sur le secteur de l’emploi. Dans l’incertitude des compétences à avoir pour trouver leur « premier job », les étudiants, encouragés par leurs professeurs, multiplient leurs champs d’investigation pour être polyvalents.

La multipotentialité n’est pas forcément un trait de personnalité, mais une tentative d’adaptation à un marché de l’emploi en perpétuelle mutation.

Dans cette hypothèse, le multipotentiel ne serait plus un surdoué, mais un travailleur acharné. S’il est en difficulté pour trouver sa voie, cela tient avant tout à l’indécision d’un marché de l’emploi qui a du mal à définir les profils des candidats adaptés au poste proposé. Sophie Girardot dans son livre « 50 jobs de rêve pour les multipotentiels » vient au secours de toutes les personnes qui ont du mal à se stabiliser dans leur parcours professionnel.

Cet ouvrage est le fruit de ses recherches sur les métiers exercés par des multipotentiels. Elle a isolé ceux qui leur ont vraiment plu et en a conclu « qu’il existe des métiers qui sont vraiment faits pour les multipotentiel(le)s.

Si vous êtes multipotentiel, l’entrepreneuriat est fait pour vous à condition que vous sachiez canaliser votre énergie et gérer votre temps. Apprenez à ne plus vous disperser et à utiliser à bon escient les qualités que recouvre votre personnalité de scanner.  

« Scanners need to learn, to invent and to tinker with things. That’s how they’re wired.”

Propos de Barbara Sher dans son livre « Refuse to Choose »

(Les scanners ont besoin d’apprendre, d’inventer et d’agencer les choses à leur façon. C’est comme ça qu’ils sont câblés).

« Scanners need to learn, to invent and to tinker with things. That’s how they’re wired.”

Qu’apprend-on de Barbara Sher ?

Qu’il existe un mode de fonctionnement propre aux multipotentialistes et scanners, le LTTL system (Learn, Try, Teach, Leave).

Laure Brignone a multiplié les études dans différents secteurs d’enseignement : Histoire de l’Art, Dess en Système d’Information, maîtrise d’Economie, études de psychologie, école d’Herboristerie, formations de Coaching et de Feng Shi.

Elle accompagne désormais les personnes  dans leur reconversion professionnelle.

Elle traduit le LTTL, système de Barbara Sher dans une approche qui tourne autour de trois axes : Apprendre, Créer et Partager.

Trois ressources indéniables pour entreprendre et réussir.

  1. L’apprentissage : cette ressource ne vous renvoie pas sur les bancs de l’école, mais a pour objet de cerner tous les aspects de votre domaine d’activité. Elle impliquera une analyse de votre marché, de votre clientèle, de renforcer vos compétences en matière de gestion, mais également en matière de stratégie digitale, d’affiner et d’affirmer vos compétences techniques sur votre produit, ou de renforcer votre expertise pour votre prestation, etc. Vous serez amené à recueillir un maximum d’informations et à faire la synthèse dans la perspective à la fois de rendre votre entreprise rentable, mais également de vous démarquer de la concurrence.
  2. La démarche de création : appliquée à l’entrepreneuriat, il s’agit ici essentiellement de travailler sur une idée novatrice par rapport à la valorisation de votre prestation ou de votre produit. Mais bien sûr, vous pouvez tout à fait créer un produit ou une prestation nouvelle, comme l’a fait Mathieu avec son accessoire pour les chaussettes.
  3. Partager : initialement, est visée le partage d’une connaissance, d’un savoir-faire par besoin de se sentir utile. Cette dernière partie peut être un moteur dans l’entrepreneuriat dans certaines catégories de métiers. Mais ne vous affolez pas si vous éprouvez juste le désir de gagner votre vie en étant entrepreneur.

Un multipotentiel qui a su se faire connaître : Julien Peron.

Considéré comme multipotentiel, Julien Peron a connu très jeune la difficulté d’être étiqueté et mis de côté pendant son cursus scolaire. Reconnu dyslexique et dysorthographique , son enfance a été un véritable parcours du combattant. C’est en dehors de l’école qu’il a dû chercher les réponses.

« A l’âge de 12 ans, mes parents m’ont envoyé passer un mois aux Etats-Unis. Cela a été un révélateur pour moi. J’étais fait pour voyager et découvrir le monde! À partir de 14 ans, dès que je le pouvais, je partais à l’aventure avec mon sac à dos. Mes parents m’ont bien expliqué la valeur de l’argent. Du coup, je faisais des petits boulots pour payer mes voyages en France puis progressivement en Europe et enfin outre-Atlantique.

Depuis je n’ai cessé d’aller à la rencontre de nouvelles cultures, que ce soit dans le cadre de mon activité professionnelle qu’à titre personnel. Il y a tellement de choses, d’endroits à découvrir; la planète est un véritable bijou, à l’image des êtres humains, de la faune et de la flore qui la peuplent. Mes nombreux voyages ont été pour moi source d’un enrichissement personnel incroyable. Les réponses que je cherchais, je les ai notamment trouvées ainsi. » (source )

En 2003, Julien Peron crée l’agence Neo-bienêtre et le réseau Neorizons Travel.  En 2013, son champ d’activité se tourne vers la création de séjours vélo, yoga et méditation.

En 2015, il crée une école alternative pour les enfants, sous le nom d’école de la vie. Conférences, congrés, Julien Peron est actuellement une référence dans son milieu.

Et vous, quelle est votre référence ?

Quiz : Etes-vous multipotentiel(le) ?

La multipotentialité s'expliquerait par un schéma de câblage neuronal un peu différent. Si vous êtes bouillonnant d'idées, peut-être êtes-vous multipotentiel ?

1. 
Pour vous apprendre, c’est :

2. 
Comment définiriez-vous la créativité ?

3. 
On dit d'un multipotentiel :

4. 
Slasher et multipotentialité, c’est pareil

5. 
Dans votre emploi, on dit de vous :

6. 
Etes-vous autodidacte et sans diplômes ?

7. 
Quel environnement de travail vous semble fait pour vous ?

8. 
Etre polyvalent, est-ce un atout pour entreprendre ?

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