Accords toltèques : 4 régles de vie transposables

Réussir peut-il être une habitude de vie à prendre, des accords à passer avec nous-même ?

Réussir serait un mode de pensée, d’accords à passer avec nous-même que l’on apprendrait d’une civilisation ancienne, celle des Toltèques pour certains.

Avec la médiatisation de l’entrepreneuriat, la tendance à la mode est d’avoir un mindset de gagnant, facteur clef de votre réussite.

Mais cette expression ne polluerait-elle pas votre espace de vie ?

Elle vous explose au visage presque à chaque post sur les réseaux sociaux, chaque article de magazine. Jusqu’au titre de celui où trône ce remarquable article « entreprendre, le mindset gagnant »

Et que vous vend-on ? Du rêve, avec de très jolies citations, dites « inspirantes » :

“Il y a bien des manières de ne pas réussir, mais la plus sûre est de ne jamais prendre de risques.” (Benjamin Franklin)

Et voilà, vous êtes prêt à sortir de votre zone de confort, à mettre en péril votre situation professionnelle, compromettre l’avenir de votre couple, la vie insouciante de vos enfants habitués à avoir le dernier iPhone (à remplacer selon votre cas par « ne plus pouvoir payer les échéances de son emprunt immobilier, de sa voiture, son loyer, sa chirurgie esthétique, etc. »).

Vous êtes en droit de penser que ce raccourci est un peu rapide, mais regardez bien, comment vous sont généralement présentées les situations de ceux qui réussissent ?

D’abord, la sombre période de galère qui ressemble à celle que j’ai exposée ci-dessus. Puis une prise de conscience, un développement personnel qui aboutit et vous donne en même temps la clef de la réussite dans votre business. Au final, une magnifique vue sur une vie de rêve, remplie d’activités sportives dans des lieux idylliques.

Impact psychologique garanti et double.

1er impact : vous avez droit au bonheur que confère le succès en entreprenant.

Vous ne voulez pas rester sur le banc de touche, là où s’agglutinent tous ceux qui n’entreprennent pas : tout cet étalage de succès vous reste en travers de la gorge, car on ne cesse de vous convaincre que vous y avez droit.

D’autant que, si on vous le fait en américain façon Steve Job, Cofondateur, directeur général et président du conseil d’administration de l’entreprise multinationale américaine Apple Inc,

« Your time is limited, so don’t waste it living someone else’s life. Don’t be trapped by dogma – which is living with the results of other people’s thinking. Don’t let the noise of other’s opinions drown out your own inner voice. And most important, have the courage to follow your heart and intuition. They somehow already know what you truly want to become. Everything else is secondary.” 

comme vous comprenez un mot sur deux, du genre que vous vivez la vie d’un autre, que la pensée de ce quelqu’un d’autre est un bruit dans votre tête qui vous fait mal, il est certain que vous comprenez l’urgence de la situation. Vous n’êtes pas atteint de paranoïa et vivre avec des gens dans votre tête jour et nuit, très peu pour vous. Vous n’êtes pas prêt à l’usurpation d’identité.  En plus, on vous dit clairement que votre temps est limité.

Vous saviez qu’à la naissance aucune fée ne vous avait doté de la vie éternelle, mais là, franchement coup dur. Je ne vais donc pas choisir Steve Job, d’autant que si je poursuis ses citations, votre bien-être moral va continuer d’en prendre un coup. N’a-‘il pas déclaré :

« Se souvenir que vous allez mourir est le meilleur moyen que je connaisse pour éviter le piège de penser que vous avez quelque chose à perdre. Vous êtes déjà nu

2ème impact : vous êtes convaincu qu’entreprendre est à votre portée et qu’il vous suffit de vous améliorer.

En réalité, Steve Job a dit ceci « Votre temps est limité, alors ne le gaspillez pas à vivre la vie de quelqu’un d’autre. Ne vous laissez pas piéger par le dogme – qui consiste à vivre avec les résultats de la pensée des autres. Ne laissez pas le bruit des opinions des autres étouffer votre propre voix intérieure. Et le plus important, ayez le courage de suivre votre cœur et votre intuition. Ils savent déjà ce que vous voulez vraiment devenir. Tout le reste est secondaire. »

Ne laissez pas le bruit des opinions des autres étouffer votre propre voix intérieure.

Entreprendre supposerait donc de parvenir à se détacher du regard des autres, voire des autres.

Dans la course au bien-être, élément déterminant de notre mindset de gagnant, nous devons revoir la copie que nous écrivons dans nos relations à autrui.

Revoir l’histoire de cette relation suppose de réussir à conjuguer quatre accords empruntés aux Toltèques.

Quatre accords toltèques mis en exergue par Miguel Ruiz dans un livre vendu à plusieurs millions d’exemplaires à travers le monde. Ce neurochirurgien devenu chaman, suite à une expérience de mort imminente renoue avec la sagesse ancestrale. Miguel Ruiz est actuellement perçu comme le « chantre du développement personnel »

Il peut sembler surprenant d’ériger en maîtres de l’harmonie les membres d’une civilisation réputée pour sa cruauté. Christian Duverger, directeur du Centre de recherches sur l’Amérique préhispanique, explique « le rapport troublant de ce peuple à la violence, à la mort, tient à la conception même qu’il se faisait de l’univers. » (source : qui étaient les toltèques)

Dans cette conception de l’univers, les hommes faisaient tourner la machine cosmique. Une tâche qu’ils ne pouvaient mener à bien sans sacrifices humains pour recharger en énergie vitale le soleil, que les efforts pour monter chaque jour dans le ciel fatiguaient.

Comme le démontrent les croyances des Toltèques, tout est lié à la perception que l’être humain se fait du monde en fonction de sa culture, de son éducation, de son environnement. Cela forge son comportement et ses relations avec autrui.

C’est ce qui fonde l’attrait des managers en développement personnel pour les quatre accords hérités selon le docteur Miguel Ruiz des Toltèques.

Maud Séjournant précise la pensée de l’auteur « « Miguel Ruiz propose de passer avec soi quatre accords visant à briser nos croyances limitatives. Celles que nous développons depuis l’enfance, qui distordent la réalité et nous maintiennent dans la souffrance. » 

Ces accords sont actuellement utilisés par des coachs accompagnant des personnes dans leur évolution de carrière et dans la mobilisation de leurs talents, mobilisation nécessaire à la réussite de leurs objectifs professionnels.

Ces accords, quels sont-ils ?

Accord toltèque n°1 :

Nous devons veiller à nous exprimer sans faire référence à des jugements sur autrui.  Ni les nôtres, ni les rumeurs. Cela affecte notre esprit et nuit à la qualité de nos rapports aux autres.

L’idée est de ne pas céder au  jugement de valeur dans l’analyse d’une situation problématique. Ainsi, de lui préférer une autre approche, plus constructive. Réussir à voir autrement suppose une prise de conscience et une volonté de recul.

Cet accord est désigné comme « Que votre parole soit impeccable ». Il peut être interprété par certains comme une volonté de s’exprimer en prenant la responsabilité de ses actions. Il traduit surtout la nécessité de dépasser tous jugements, les siens comme ceux des autres. Séverine Blanchod lui donne une portée plus conséquente : « que votre parole soit impeccable signifie parler avec intégrité, exprimer ses intentions véritables, ne pas se juger et ni se faire des reproches, renoncer au besoin d’avoir raison »

Dans une démarche d’entrepreneur, exprimer ses intentions véritables et renoncer au besoin d’avoir raison traduit un mode de communication clair, sans ambiguïté, intégrant la prise en compte de la connaissance des besoins de l’autre.

Cette volonté de clarification dans notre mode d’expression nous oblige à une bonne compréhension de notre discours intérieur. Un discours intérieur dont nous bannirons toutes paroles négatives qui polluent notre mental et nous amènent à un sentiment de dévalorisation.

Accord toltèque n°2 :

Miguel Ruiz nous enseigne que « Lorsqu’on fait de tout une affaire personnelle, on part du principe que l’autre sait ce qu’il y a dans notre monde, et on essaie d’opposer notre monde au sien ».

Or chacun se forge sa perception du monde en fonction de son éducation, de son environnement et de son expérience. Dès lors chacun a sa propre perception du monde.

Un monde dont nous ne sommes pas le centre.

Il ne sert à rien de cultiver l’égocentrisme : tout ce qui arrive ne nous concerne pas forcément. Tout ce qui arrive autour de nous ne résulte pas forcément de notre attitude.

Concrètement, qu’est-ce que cela implique ?

Si vous ne faites pas partie d’une discussion à voix basse, apprenez à considérer que vous n’en êtes pas forcément l’objet.

Comment y parvenir ?

  • Plaidez coupable, mais pas trop ! Être égocentrique est une tendance naturelle chez l’être humain;
  • Apprendre à écouter sans interrompre la personne en face de vous;
  • Proscrire les « oui, mais moi je »;
  • Comprendre que la réussite tient avant tout à la compréhension que l’on a de l’autre : cette aptitude est indispensable quand on souhaite entreprendre et réussir. La base de toute stratégie de marketing réussie repose sur la connaissance des besoins de l’autre. C’est donc le bon moment pour vous efforcer de ne pas penser à vos besoins propres dans une relation, quelle qu’en soit sa nature : toute situation est bonne à prendre en matière d’apprentissage de la bonne attitude. Ce n’est que de cette façon qu’elle vous deviendra un réflexe;
  • Ne pas attendre de réciprocité : réserver le principe de réciprocité à vos actions commerciales (nous verrons dans un autre article pourquoi). Intégrer le principe de réciprocité comme une démarche de marketing et non comme un mode d’appréhension du monde vous forge un meilleur mindset face aux difficultés.

Pour ce dernier principe, contre quoi devons-nous nous protéger ?

Nous évoluons dans une société basée sur la mesure de la valeur de l’échange. Quand nous donnons, nous ne donnons pas sans espérer recevoir quelque chose en échange, et ce « quelque chose », nous estimons qu’il doit être de valeur égale à ce que nous avons offert.

Or, cette appréciation de la valeur est toute personnelle. Également, le retour ou l’absence de retour est une question de contexte, de moyens.

Pourquoi y a-t-il « danger » ?

Si nous recevons moins que ce que nous pensons avoir donné, nous ressentirons un profond sentiment d’injustice. Voire un sentiment de dévalorisation . Il en résulte une souffrance qui non seulement nuit à la qualité de nos relations, mais ne contribue pas à nous forger un mindset de gagnant.

En outre, ne pas rechercher la réciprocité permet de s’ouvrir à la compréhension des fondements d’une relation avec autrui.

Savoir fonder sa relation avec autrui est un élément clef dans toute réussite.

Miguel Ruiz a entendu conceptualiser cet accord par « n’en faites pas une affaire personnelle »

Cela est valable en matière de communication sur les réseaux sociaux. Gérer l’e réputation de votre entreprise vous oblige à prendre du recul, réfléchir avant d’apporter une réponse, marquer la distance nécessaire entre le vous virtuel et le vous réel.

Il vise à vous rendre moins perméable aux émotions et aux autres et à vous responsabiliser : nos émotions, nos tristesses ne viennent pas forcément des autres.

 Ce deuxième accord se poursuit logiquement avec le principe du troisième « ne faites aucune supposition ».

Accord toltèque n°3 :

L’être humain ne peut supporter d’être confronté à ce qu’il ne comprend pas. Dès lors, il cherche des explications à tout. Quand il manque d’informations, il émet des suppositions. D’une manière très simpliste, on peut écrire que cela fonde la physique quantique « la physique quantique est d’abord et avant tout une théorie probabiliste selon futura-sciences.com »

Les travaux sur la physique quantique démontrent que l’homme excelle en la matière et peut construire de grands raisonnements dans des domaines complexes à partir de postulats, qui sont ces « propositions que l’on demande d’admettre avant un raisonnement, que l’on ne peut démontrer et qui ne sauraient être mises en doute ». (dictionnaire Larousse)

Cette extraordinaire capacité de l’être humain, si elle peut s’avérer nécessaire à l’évolution de notre espèce, doit être maîtrisée quand il s’agit de nos habitudes de vie.

Ainsi, tout comportement qui vise à prêter une intention à une personne, en se fondant uniquement sur une attitude, une parole nous est préjudiciable.

De même, gardons-nous d’expliquer par des suppositions tout évènement ou situation auxquels nous sommes confrontés !

Concrètement, qu’est-ce que cela implique :

  • Nous avons toutes les chances de porter un jugement de valeur sur autrui, car nous confrontons notre interprétation à son interprétation. Nous avons vu dans l’accord n°1que cette interprétation peut résulter d’une perception des choses environnantes, du contexte différente de la nôtre ;
  • Nous différons notre action, ou nous nous efforçons de la rendre conforme à ce que nous pensons qu’autrui attend de nous.

Or, à moins de pouvoir se prévaloir d’un don de divination, il faut bien admettre que l’autre, s’il a cette étrange familiarité qui nous leurre, reste un étranger dans son mode de pensée.

Les stratégies de marketing les plus efficaces jouent sur des phénomènes de réflexe, des peurs, des habitudes communes à l’être humain certes. Mais il s’agit principalement de réponses conditionnées par la chimie de notre cerveau et par notre instinct de survie. Elles ne jouent que dans des situations bien particulières, parfaitement identifiées par les nombreuses études menées sur le fonctionnement de l’être humain (approche biologique et psychique).

Un exemple frappant est la réaction au vaccin sur la Covid 19. Malgré la complexité de la situation, deux camps s’opposent et se déchirent, chacun redoutant que l’autre ait raison dans sa perception de la situation.

Le maintien de sa position initiale, notamment affichée sur les réseaux sociaux, résultera du besoin de cohérence inhérent à la nature humaine.

  • Une supposition ne fait pas taire l’angoisse face à l’inconnu. Le mindset de gagnant suppose de savoir faire l’inventaire de nos capacités et de nos talents, ceux que nous pouvons mobiliser dans une situation qu’il faut faire évoluer. Nous nous forgeons notre propre sentiment de sécurité.

Savoir mobilise ses talents nous permet de répondre à l’accord n°4, qui vise à nous pousser à rechercher l’excellence, mais d’une manière pondérée.

Accord toltèque n°4 :

Faire toujours de son mieux : ce principe est considéré comme le pilier du changement. C’est là consécration de notre volonté de changer nos habitudes pour adopter celles qui mènent à la réussite.

Faire de son mieux, est-ce une notion simple à intégrer ?

Il ne s’agit pas de faire des efforts dénués de sens, ce qui conduirait à l’épuisement et à l’échec.

Ce quatrième accord suppose d’avoir la capacité d’apprécier la situation à laquelle nous faisons face, le projet dans lequel nous nous lançons.

Cette notion est difficile à intégrer, car le « mieux » varie en fonction de notre propre évolution comme du contexte.

Cette notion s’apprécie de façon objective : quelles capacités devons-nous et pouvons-nous mobiliser pour atteindre notre objectif ? Ou répondre à une demande ?

Mais également de façon subjective : nous sommes avant tout la résultante de nos expériences passées, lesquelles vont conditionner nos expériences à venir, et ce, dans une société en perpétuel mouvement.

Il est donc nécessaire pour interpréter cette notion de mieux de se livrer à une analyse de notre état émotionnel et physique, comme du contexte environnant, à l’instant T.

L’idée est vraiment de ne pas être la proie d’un sentiment de culpabilité dévastateur. Ressasser ses échecs ne permet pas d’avancer. Apprendre à avoir la bonne appréciation de cet échec pour qu’il devienne une expérience ainsi qu’une source d’évolution, c’est se donner la capacité d’entreprendre et de réussir.

Et n’oublions pas, notre mieux n’est pas celui des autres !

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