entreprendre le mindset gagnant

Très largement médiatisé, objet de politiques publiques, l’entrepreneur est devenu une manne. Défini comme une nouvelle tendance comportementale, réputé issu de mutations sociétales, l’entrepreneur inspire. Émissions de télévision, podcasts, magazines de presse, coachs, formateurs en entrepreneuriat…

Ils sont légions ceux qui font de l’entrepreneur une nouvelle source de revenus.

Une source bien fragile au vu des chiffres sur la pérennité des entreprises. Pourquoi a-t-on besoin d’être coaché professionnellement aujourd’hui ?

L’entrepreneuriat est également devenu le mythe de la deuxième chance. Dans ce contexte troublé, entreprendre, vrai ou fausse bonne idée ?

L’entrepreneuriat est une activité lucrative pour certains, mais peut-elle l’être pour tous ?

« Entreprendre : le mindset gagnant » ne vend pas de formations.

Donner la bonne information pour prendre la bonne décision, y compris de suivre une formation si elle s’avère nécessaire, est sa seule vocation.

Éric Boucher, éditorialiste du magazine « Les Échos » écrivait récemment :

« pas métro, pas boulot, pas dodo ».

Cette expression soixante-huitarde est de plus en plus reprise par la jeune génération. Qui n’a pourtant pas envie de réécrire mai 68.

Genoux Veler en 2020 s’approprie ce slogan des rues et des pavés jetés, des voitures incendiées, des cheveux longs et la sort de son contexte dans son clip vidéo.

Son auteur, Pierre Béarn, l’avait extraite en 1968 d’un vers qu’il avait écrit en 1951 :

« Au déboulé garçon pointe ton numéro

Pour gagner ainsi le salaire

D’un morne jour utilitaire

Métro, boulot, bistro, mégots, dodo, zéro »

Ces quatre vers illustrent dans son recueil « Couleurs d’usine » la vie d’un travailleur en usine. Une vie qu’il connaît bien, ayant lui-même connu les cadences infernales des ouvriers à l’âge de quatorze ans.

On doit à l’intervention du poète marocain Khair-Eddine ce changement de rôle : les mots oublient leur mélancolie pour symboliser la révolte des ouvriers de Renault, qu’il fallait convaincre de rejoindre le mouvement étudiant.

Les tracs sont distribués à 2000 exemplaires et le mouvement se dote d’un slogan tristement percutant.

Avec les chanteuses de Genoux Veler, pas d’ouvriers, ni de chaîne de production. Ici, la mise en scène a pour décor la salle d’un café restaurant.

La musique nous mène dans la valse des paroles à une cadence effrénée, nous malmène de sa rythmique scandée, nous harcèle de son message répété :

Métro boulot manger dodo t’as pas le choix faut garder le tempo
Boulot métro fatigue repos faut entretenir son cardio
Métro boulot manger dodo t’as le rythme gravé dans les os
Tu te pensais libre, mais c’est faux
Les minutes glissent sur ta peau

L’info est passée. La génération Z ne veut pas de cette vie sans liberté.

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Dans une société où l’épanouissement de l’individu donne lieu à de multiples prises de conscience, le point d’équilibre s’entend comme une zone de non-turbulence. Les astreintes professionnelles ne remettent plus en cause l’accomplissement de soi.

Conciliation de sa vie privée et de son travail, consécration de l’ego, valorisation de l’estime de soi, épanouissement dans sa maternité quand on est une femme, aucun compromis n’est plus admis.

Véronique Nguyen, professeur adjoint à HEC, dans le journal Le Figaro, réfute la programmation personnelle que prônent les ouvrages, vidéos et autres publications sur les réseaux sociaux. Conditionnement qui suppose que « nous devrions nous répéter en boucle ces mantras d’auto-persuasion, les graver sur nos miroirs, les écrire sur de petits papiers cachés dans nos sacs ou nos portefeuilles. »

Lire l’article.

Une des ressources indispensables à l’entrepreneuriat est votre aptitude à résoudre un problème. Pour certains, cette capacité est la marque d’un mindset de gagnant.

Avoir un tel mindset va néanmoins au-delà d’une faculté de réponse aux questions, qu’elles émanent de vos clients, qu’elles résultent d’une problématique de gestion, d’organisation, de trésorerie… Et de manière plus générale, toutes ces difficultés qui jalonnent ou jalonneront votre vie d’entrepreneur.

Avant d’entreprendre, vous êtes-vous posé la question de ce que pouvait être le bon mindset ?

Vous êtes-vous demandé quel impact pouvait avoir sur votre produit, votre prestation, un visage défaitiste ?

Il y a urgence à comprendre que la survie de votre entreprise tient à votre capacité à ne jamais semer le doute.

Ne pas avoir le bon mindset vous fermera les portes des fournisseurs, des banques, des partenaires, et nuira à votre e-réputation sur les réseaux sociaux.

L’entrepreneur est devenu une figure médiatique. Vous êtes à présent ce nouveau visage, ce battant qui affronte l’adversité d’un marché économique difficile sans jamais baisser les bras et sans rien laisser paraître de ses incertitudes, de ses chutes de moral, de ses angoisses, ou de son sentiment de solitude.

La peur d’échouer vous paralyse ? Vous n’avez pas le mindset gagnant, passez votre chemin.

Tout au long de ce magazine, nous allons apprendre ensemble à réunir des ressources pour que la pérennité de votre entreprise repose sur des bases plus matérielles que votre état d’esprit. Même si le mindset de gagnant est une valeur sûre, une valeur refuge en marketing.

L’individu sur la photographie est une représentation commerciale de minsdet gagnant. Tous les regards convergent vers lui, l’attention est à son comble. Il est en position théâtrale d’ouverture. Vous reconnaissez-vous dans cette photographie ?

Non, n’est-ce pas ? Car une terminologie, même à l’américaine, n’est pas une étiquette que l’on accroche le matin en se levant. Dans votre attaché-case d’homme, de femme entrepreneur, ce que vous mettez, ce sont vos outils de travail.